Compte-rendu d’un commissaire

Mon petit retour sur ce Championnat de France bord de mer 2023 à Equihen.

Habituellement on voit un CR des concurrents, et pour une fois, je vais vous le faire coté commissaire.

Briefing

Mardi, petite réunion pour rappeler les règles à observer, surtout en ce qui concerne la mesure des poissons de moins de 15 cm, mais aussi ce que les concurrents peuvent faire ou pas. Puis sur le passage des bâches aussi bien à la descente qu’à la montante. Enfin la fiche commissaire, et ses informations avec contre validation des prises par les concurrents (initiales à coté de chaque prise).

1ere manche

Mercredi, première manche et rendez-vous à 7h30 sur le parking de la plage d’Équihen. Le fort vent va rendre les choses un peu plus sportives…

Remise des classeurs commissaires avec l’emplacement des concurrents que j’aurais à ma charge.  J’aurais les places de 201 à 210, soit l’extrémité sud de la zone C. Direction ma place avec ce vent de face où j’aurai l’impression de faire du surplace. Après un bon kilomètre, je passe voir les concurrents pour me présenter et rappeler quelques consignes de sécurité. Avec le vent, impossible d’entendre la corne du signal de départ. Il y aura donc un bon coup de sifflet pour lancer la première manche.

Avec la descente, je surveille le passage des compétiteurs dans l’eau. Ils n’ont pas le droit de traverser si l’eau passe au-dessus des genoux. Par ailleurs, ils doivent se déplacer en ligne droite depuis leur place sans possibilité de détours. Ce n’est donc pas simple pour certains qui devront attendre un bon quart d’heure avant de passer. Les premières prises arrivent à un rythme pas très rapide. Vu la taille des vagues et le gros vent, il est difficile de voir les touches. La plupart des prises se feront à l’aveugle lors des remontés de lignes. Les dérives de plombs avec le courant seront nombreuses. En effet, certains ont voulu tester autre chose que le grappin, avant finalement de ne plus avoir le choix.

Je vois défiler pas mal de changements de montages (changements de longueurs d’empiles et de perles le plus souvent) et de changements d’appâts. En effet, il faut arriver à sortir son épingle du jeu. Mais la mer commence à remonter, et rapidement. Il faut donc aussi que je surveille ce qu’il se passe derrière dans la bâche. Le souci, c’est que par endroit, elles sont très longues et larges. Certains vont devoir traverser bien avant et attendre que l’eau soit suffisamment entrée pour relancer. Un ou deux compétiteurs vont tester de lancer avant de traverser. Toutefois, avec la distance, le peu d’algues présentes va vite se coller sur le fil et rendre la remontée de la ligne pénible en plus du vent.

Vient la fin de la partie. Il est temps pour moi de faire signer les fiches et pour les concurrents de ranger. Sur le secteur où je suis, une quinzaine de plats, 2 turbotins de moins de 10, 4 vives de moins de 15 et 1 bar de 43cm pour clôturer cette manche. Pas de bredouille sur mon secteur. Ce fut effectivement sportif avec le vent, et d’aller d’un concurrent à un autre cela fait presque 14km parcourus. Mais avec le vent, je n’ai pas eu trop l’occasion de voir les montages et les appâts précisément.

2e manche

Jeudi matin, 8h, on prend les mêmes et on recommence. Même secteur avec un concurrent en plus (201 à 211). Mais le temps est plus clément, avec un vent en dessous des 30km/h et un ciel qui se dégage. Cela rendra la manche fort agréable.

Début de la manche, et les premières prises se font rapidement. Un bar de bonne taille qui s’échoue, se décroche sur le sable et repart avec une vague. Viendront ensuite des plats de bonne taille (25-36 cm). La pêche se fait dans la bordure à moins de 30 mètres. Quelques petites vives moins de 15cm, un mini merlan pas plus gros, un turbotin du même gabarit et un barset de moins de 20. Et les belles prises, bar de 56, 46 et 41. En dehors des problèmes identiques à la veille sur les bâches, ce fut un superbe moment. Des montages trois empiles plus ou moins long (30 – 60 cm) et bizarrement, perles rose vif pour tout le monde. Les algues auront fait leur apparition sur la montante, rendant les touches peu voire pas visibles sur les quelques rares prises qui s’en suivront, et gênant pas mal la pêche. 

Fin de manche tranquillement, voire un poil plus tôt pour ceux bloqués pas la seconde bâche à 30 minutes de la fin. Et encore une fois, pas de bredouille sur mon secteur, bien que certains ont eu du mal à faire un poisson.

3e manche

Vendredi matin, 8h30 troisième est dernière manche, c’est reparti pour les commissaires. Le temps est pluvieux et le vent plus fort. Des orages sont annoncés, donc des consignes en conséquence nous sont donnés si cela doit arriver.

Tout le monde se rend sur zone sous la pluie et ce vent soutenu. Ça sent la manche compliquée. La mer est plus agitée et on voit des paquets échoués sur le bord de plage. Les pêcheurs ne semblent pas motivés pour cette dernière.

Le temps de s’installer pour les compétiteurs et coup de sifflet du départ. Les lignes dérivent un peu, mais se chargent rapidement en petites algues, type crin fin, et bloquent les lignes dans les anneaux. Au bout de 40 min, le ciel se dégage lentement avec la fin de la pluie, mais au loin, sur Hardelot, cela semble encore bien chargé, et on voit qu’il pleut encore. J’essayerai de suivre les orages, qui n’arriverons pas.

La pêche semble plus compliquée que la veille et les premières prises tardent à sortir. Mais quelques poissons sortiront petit à petit. Comme pour les autres jours, du flet de 12 à 36 cm, des vives de moins de 15 cm et une prise qui surprendra les locaux, un grondin de 19cm. Je ne vous parle pas des problèmes de bâches qui seront les mêmes depuis le début. Mais plus de temps pour discuter avec les concurrents du jour.

Un petit incident avec un hameçon planté dans la main que je retirerais dans la douleur que vous imaginez, même s’il était petit et fin de fer, ce n’est jamais agréable.

Fin de cette dernière manche, qui au final, se sera plutôt bien passée avec le temps. Une seule bredouille à déplorer.

Bilan

Ce fut pour moi la découverte d’un championnat de France bord de mer, avec de bons moments de partages sur les trois jours avec des concurrents fort sympathiques, et le plaisir de voir en vrai des personnes que l’on connait uniquement grâce aux réseaux sociaux et revues spécialisées. Si certains ne sont pas très loquaces, car concentrés sur leur pêche, d’autres sont à l’inverse très bavards.

J’ai vraiment apprécié ses moments conviviaux avec eux et les échanges que nous avons pu avoir, et pas que sur la pêche. Je pense que les conditions climatiques ne leur ont pas permis d’exploiter pleinement leurs parties de pêche, mais ils ont fait le maximum pour s’en sortir.

Bravo à tous et merci à vous pour le partage.

A refaire si possible.