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Passionné de pêche dans le Bessin, Matthieu vise les championnats de France de Surfcasting
Matthieu Bonamy, 36 ans, pêche depuis qu’il est gamin. Compétiteur depuis 2016, le Sommerviducasse va tenter de se qualifier pour le championnat de France de surfcasting 2023.
Encore un concours de pêche à assurer et Matthieu Bonamy gagne sa place pour le championnat de France de surfcasting 2023. ©Frédéric BOURGEOIS
Par Frédéric Bourgeois Publié le 29 Nov 22 à 7:59
Passionné par « l’Histoire, la bière, l’AS Monaco et la pêche », Matthieu Bonamy a fait de ce loisir de bord de mer un véritable défi.
Ostréiculteur sur la base conchylicole d’Asnelles-Meuvaines, cet habitant de Sommervieu, près de Bayeux (Calvados), pratique le surfcasting en compétition depuis six ans, sous les couleurs du Surf Casting Club de Caen, affilié à la Fédération française des pêches sportives (FFPS).
Cette technique de pêche, qui consiste comme son nom l’indique à lancer dans les vagues depuis la plage, Matthieu Bonamy en maîtrise les subtilités. Une pêche tout en finesse dans un milieu rude. Sable, vent, embruns… Durant la saison des compétitions, qui s’étire de février à décembre avec une pause estivale, le bord de mer met le matériel et les hommes à rude épreuve !
Une coupe de Normandie au sprint
Matthieu Bonamy a remporté la Coupe de Normandie le 23 octobre 2022 sur les quais du Havre avec 72 prises en 3 h de compétition. ©Frédéric BOURGEOIS
À force d’entraînement au lancer et d’innovations au niveau des montages de ses lignes, le Sommerviducasse de 36 ans a remporté la Coupe de Normandie senior le 23 octobre 2022 sur les quais du Havre, devant 42 autres concurrents. « J’ai eu de la chance au tirage au sort en obtenant un bon poste. Ensuite, j’ai couru ! »
Pêcher sans tuer
72 prises capturées (5,988 kg de poisson exactement) en 3 h de compétition. Soit une moyenne d’une capture toutes les 2,5 minutes !
On pêche en no-kill, c’est-à-dire que tous les poissons repartent à l’eau vivants. En fonction de l’espèce et de la taille, il y a un barème de points. Tous les poissons dont la taille est inférieure à 15 cm valent un point.
Matthieu Bonamy
Cette compétition était un sprint. Mais une qualification au championnat de France est une course d’endurance où la régularité sur les manches de championnat permet de faire la différence.
Vice-champion de Normandie à l’issue des 7 concours régionaux, et 3e au classement interne de son club, Matthieu Bonamy a déjà un pied au championnat de France 2023 qui se disputera dans le Pas-de-Calais en septembre. « Si je ne me rate pas dans quinze jours pour une compétition roussette sur la plage de Gattemare, dans la Manche, et que mes concurrents ne performent pas, c’est tout bon puisque la Ligue de Normandie attribue 3 places pour le club de Caen ». Qualifiés en 2021 pour les championnats de France en Vendée, Matthieu Bonamy avait atteint le milieu de tableau (105e sur 300).
Une préparation de haut niveau
Allier précision du geste technique au lancer et efficacité du montage de ligne est indispensable pour rivaliser avec les meilleurs.
« On s’entraîne avec le club pour les lancers. Et on partage énormément nos connaissances entre membres du Surf Casting Club de Caen. Sur la quarantaine d’adhérents, une vingtaine pêche en compétition ».
Matthieu Bonamy utilise la technique du lancer sud-africain, avec un record de 173 m homologué grâce à un télémètre laser. « Parfois, le poisson est juste au bord, tout dépend de la nature du fond. Le plus important, c’est d’être précis pour lancer la ligne à l’endroit où on pense que le poisson va se trouver ».
Au fil du temps, Matthieu Bonamy affine la conception de ses bas de ligne pour déjouer la vigilance des poissons. Les compétitions imposent les appâts naturels. « Les plages du Bessin sont propices pour se procurer des arénicoles (les vers de sable). Par contre, nos côtes sont une nurserie pour les poissons. Il y a moyen de faire du gros, mais la nuit et dans des conditions de mer forte ».
« La phobie des arêtes »
Matthieu Bonamy pêche à la ligne depuis l’âge de 7 ans. « D’abord en étang », explique le natif de Dieppe. Après l’eau douce, il se confronte à la pêche en bord de mer, « en mode loisirs avec les potes. Il y a le plaisir de voir d’autres plages, de faire du poisson et tant qu’à faire, plus que les autres ! » C’est cet esprit de compétition qui a ouvert l’appétit de Matthieu Bonamy et il ne se gênera pas s’il peut engranger d’autres résultats. Confidence amusante, lorsqu’il s’agit de passer à table, il est plus viande que poisson. « J’ai la phobie des arêtes ! »