Le lancer sud africain 1/2
Article provenant de l’ancien site pecheaubar.com
Dans tous les lancers modernes, le placement de départ conditionne le bon déroulement de la gestuelle. Il dépend d’un certain nombre de facteurs décisifs dans la prise de puissance et dans la maîtrise de celle-ci. Nombreux étant les pêcheurs à ne pas maîtriser ce positionnement, notre première leçon traite donc de cette étape prioritaire.
Rappeler les objectifs
‹‹‹ Notre ami Chris34 s’est prêté au jeu du plomb posé. On note ici une position de canne parfaite, des appuis corrects et une excellente ouverture des bras. Une telle position ne peut qu’engendrer un bon démarrage.
Lancer loin nécessite avant toute chose la possibilité de maîtriser une puissance importante que l’on doit préalablement accumuler dans la canne. Les cannes utilisées étant généralement résistantes, il n’est pas rare de devoir contrôler plus de 20 kilos de pression. Le secret absolu en matière de lancer est de savoir transformer ces kilos en énergie motrice, donc, de ne pas se laisser dominer par eux. Un lancer réussit développe une grande énergie sans que le lanceur n’éprouve une quelconque difficulté à la maîtriser. Avec le lancer plomb posé, vous devez donc apprendre à contrôler votre canne pour charger un maximum de puissance tout en vous réservant la possibilité d’accélérer le plomb dans la phase terminale du geste. Pour cela, l’ensemble du lancer doit être fluide et sans effort apparent, tout ceci devant s’initier dès le démarrage du lancer.
Les défauts majeurs
Chez la plupart des lanceurs débutants, je constate généralement les mêmes défauts. Ces défauts sont naturels car ils proviennent des mauvaises habitudes cultivées dans la pratique du lancer par-dessus la tête. Je précise en effet que le lancer par-dessus la tête (ou lancer à la Belge) est tout à fait contraire aux principes de base des lancers longue distance. Il génère des défauts qui sont très difficiles à éliminer et que seul un moniteur de lancer est capable d’extraire de façon définitive. N’espérez pas vous en débarrasser tout seul car si vous y parvenez cela demandera de nombreuses années. Notons toutefois que ces défauts n’empêchent pas de progresser dans les premiers temps, mais ils deviennent pénalisants dès lors que l’on a atteint la barre fatidique des 150 mètres. Les défauts généralement constatés chez les lanceurs qui s’initient seuls au lancer sud-africain sont donc souvent issus des mauvaises habitudes acquises par le passé. Au niveau du positionnement, elles se décomposent ainsi :
Mauvaise position des pieds : les pieds sont placés de façon anarchique, sans aucune méthode. Ce problème empêche un bon transfert des forces et pénalise surtout les appuis au sol. Il faut prendre conscience du fait que la puissance ne peut être imprimée dans la canne que si les appuis sont stables. En cas de décollement des pieds, la puissance s’évanouie et n’atteint pas le haut des bras.
‹‹‹ Les pieds sont à l’origine des appuis et de la puissance développée dans le lancer. Un mauvais contact, une ouverture trop importante ou un déséquilibre ne permettent pas de réaliser un lancer correct. Soyez vigilants lorsqu’il s’agit de prendre vos appuis. Dans le lancer, le poids du corps devra passer de la jambe d’appuis à l’autre jambe sans qu’aucune gêne ne soit rencontrée.
Mauvaise orientation du bassin : le couple bassin/jambes est important car il définit la liberté de rotation. Il existe des limites à ne pas dépasser dans la rotation du buste (par rapport à celle du bassin). Si ces limites ne sont pas respectées, le geste ne peut pas se dérouler correctement car apparaissent des douleurs physiques. Les forces engendrées dans le lancer influent sur les muscles du dos et principalement sur les vertèbres lombaires. Le débutant met souvent son dos à forte contribution et ne peut développer correctement le geste sans se faire mal.
‹‹‹ Le bassin établit le lien entre le haut du corps et les jambes. toute la difficulté des lancers modernes est de contrôler parfaitement le passage des forces entres les différentes parties du corps. Si le bassin n’est pas souple et réactif aux mouvements du corps, vous vous retrouverez bloqué dans votre rotation.
Mauvaise position de la canne : pour qu’un lancer sud-africain soit réussi, le plomb doit partir vite et très haut. Cette hauteur se donne grâce au couple regard/canne. En premier lieu, on constate que la position de la canne fait défaut. Celle-ci est souvent trop « plate » et mal inclinée. La courbe de la trajectoire du plomb est donc écrasée et celui-ci ne peut prendre de hauteur.
Ci-dessus : le scion de la canne détermine la prise de hauteur du plomb. On peut voir ici, grâce à l’aide précieuse de Chris34, que le scion peut très vite être trop haut. Le simple écart que l’on distingue entre la photo de gauche et celle de droite fera perdre plus de 10 mètres au final ! A droite, la canne est correctement positionnée et on pourrait même encore la descendre de quelques centimètres.
Mauvaise position de la tête : ce défaut vient complémenter le précédent et contribue à effectuer des « tirs tendus ». Si le regard n’est pas haut porté, la direction qu’emprunte le plomb suit naturellement une trajectoire basse.
‹‹‹ Le regard est d’une importance capitale. Notre personnage virtuel montre ici une position inexacte et hautement pénalisante. Avec un regard porté aussi bas, le plomb va partir en tir tendu et tombera nettement plus vite. Il s’ensuit inévitablement une perte de distance pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de mètres.
Ces quatre défauts majeurs sont à l’origine des principales difficultés rencontrées par les lanceurs débutants. Généralement ces problèmes imposent un malaise car les positions dont nous allons parler ne semblent pas naturelles au novice. Ceci est tout à fait normal et ne doit pas être considéré comme un frein à l’évolution. Nombre d’entre vous va redécouvrir ce que signifie l’acte de lancer. Une multitude de sensations inconnues vont peu à peu s’inscrire dans vos habitudes et vous avancerez ainsi de façon régulière. Étudions donc ensemble comment prendre vos repères rapidement.
La démarche à adopter.
Si on établi une comparaison rapide avec le lancer par dessus la tête, le plomb posé s’avère nettement plus performant. Il fait travailler vos cannes de façon plus importante et élimine l’ensemble des défauts qui pénalisent le lancer classique. Ci-contre, on note que la gestuelle traditionnelle est écrasée sur elle-même. Le plomb ne prend pas une direction suffisamment ascendante et l’énergie est perdue dans le mouvement des jambes. Avant même d’envisager exploser vos records, penchez donc vous correctement sur le positionnement initial. Vous gagnerez un temps fou.
En tout premier lieu, vous devez prendre conscience des raisons d’un bon positionnement. En tout premier lieu, il est important de se sentir bien dans le développement de la gestuelle. Vous ne devrez ressentir aucune gêne physique ni aucune contrariété durant toute la phase de lancer. Le positionnement initial contribue à fluidifier l’intégralité du geste. Le positionnement a donc pour but d’améliorer les différents passages du geste pour fournir :
- Une bonne acquisition de puissance : qui s’appuie sur la dynamique du corps et non pas sur la puissance physique. Durant tout le lancer, vous devez charger votre canne en « injectant » votre propre poids de corps dans le blank.
- Une bonne vitesse au plomb : la fin du geste doit bénéficier d’une bonne réserve physique pour accélérer le plomb lors du blocage. Un geste désorganisé et non calibré entraîne un blocage dans la rotation et ne permet pas d’accélérer le plomb.
- Une bonne hauteur de plomb : la trajectoire du plomb, pour être idéale doit (en règle générale) avoir la courbe d’une parabole. Cette parabole permet au plomb de « planer » en prenant appui sur la ligne arrière.
- Une bonne direction de plomb : naturellement, pour être efficace, un lancer doit également être précis. Le positionnement de départ influe aussi sur la direction du lancer.
Un petit rappel en matière de canne est nécessaire dans la mesure ou une bonne progression en Sud Af’ est directement liée aux sensations que l’on éprouve durant le lancer. Une canne trop souple absorbe toute l’énergie du lancer sans pouvoir la restituer. La canne idéale est parfaitement imagée ci-contre : une action de pointe marquée, un talon très rigide et une progressivité régulière.